Journée nationale des droits de femmes.

Journée nationale des droits des femmes & Aides Hommage à Françoise Héritier  : le communiqué de pressse de AIDeS Lot et Garonne.

« Le mal commence avec l’indifférence et la résignation. » F.H

Pourquoi rebaptiser symboliquement la place Wilson d’Agen du nom de Françoise Hériter ?

Aides Lot-et-Garonne fait le choix d’une action de visibilité et d’interpellation publique, à l’occasion de la journée des droits des femmes, en organisant le baptême symbolique d’une place de la ville d’Agen du nom de Françoise Héritier. Anthropologue, intellectuelle féministe, elle fut la première présidente du Conseil national du sida de 1989 à 1994 et dont elle resta membre jusqu’en 1998.

Outre ses travaux d’anthropologue, elle a menée des batailles importantes en lien avec le VIH en prônant un système non systématique du dépistage dans un contexte de peur de la maladie. Elle s’est aussi battue contre la double peine et la pénalisation de la transmission. C’est également sous sa direction que la médecine pénitentiaire fut rattachée au ministère de la Santé et non plus à celui de la Justice. Enfin, elle a défendu l’assurabilité des séropositifs et pour la visibilité des femmes porteuses du virus, exclues pendant des années des statistiques nationales. Elle a fait de l’accès aux soins et la prévention pour les femmes, un de ses combats prioritaires, aujourd’hui partagé avec l’Association Aides.

Elle est souvent intervenue dans les dernières années de sa vie pour dire que le combat contre le VIH devait se poursuivre même avec les avancées médicales majeures et surtout que les moyens devaient être à la hauteur. Nous continuons aujourd’hui à porter son combat et ses revendications.
Journée nationale des droits des femmes & Aides nos axes de revendications !

Le SIDA est la première cause de mortalité dans le monde pour les femmes de 15 à 49 ans

L’accès des femmes à la prévention : Nous avons tendance à oublier que les femmes aussi sont vulnérables face aux épidémies de VIH et d’hépatites, et les modes de prévention et les dispositifs de dépistage ne sont pas forcément adaptés à leurs besoins spécifiques, ni facilement accessibles ou suffisamment pris en charge par la sécurité sociale. La journée du droit des femmes est l’occasion de rappeler que nous devons encore militer pour un accès sans entrave, quelque soit le niveau de couverture, à l’ensemble des outils de prévention et à la vaccination pour réduire le nombre de nouvelles infections au VIH, aux hépatites et autres IST.

Aides s’engage à promouvoir un meilleur accès à la PrEP* pour les femmes: = primo-prescription par les gynécologues et par les sages-femmes afin d’en faciliter l’accès en dehors des hôpitaux et des CEGIDD*. Un engagement fort des pouvoirs publics doit être entrepris auprès des femmes, notam
ment celles les plus exposées au virus. = Le remboursement des préservatifs internes par l’Assurance Maladie, à l’instar des préservatifs externes EDEN. = La prise en charge à 100% du vaccin contre le papillomavirus (HPV), limitée à 65% aujourd’hui, pour en assurer l’accès de toutes les femmes et tous les hommes.

L’accès aux droits et à la santé des femmes migrantes : Les femmes nées à l’étranger, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, sont le deuxième groupe le plus touché par le VIH en France. La difficulté des conditions de migrations et l’insécurité qui marque les premières années de vie en France aggravent le risque de contamination.

En particulier, la précarité administrative, sociale et financière en France vulnérabilise les femmes face à l’épidémie, que ce soit via des rapports imposés et/ou non protégés en échange d’un hébergement, ou des difficultés d’accès à la prévention, à la contraception et au dépistage.

C’est à l’occasion de la journée mondiale de lutte pour les droits des femmes qu’Aides a choisi de faire connaître au public les enjeux en matière de droits sociaux et d’accès à la santé. Mettre fin aux épidémies de VIH et des hépatites suppose de rompre avec une approche répressive des migrations et de promouvoir une véritable politique d’accueil. Les femmes migrantes sont majoritairement dépistées tardivement, à un stade avancé de la maladie !

L’accès aux soins, à la prévention et à la couverture maladie est indispensable afin de donner toutes les chances aux personnes séronégatives de le rester, et aux personnes vivant avec le VIH ou une hépatite de se soigner et de se maintenir dans le soin.

Prep* : Prophylaxie Pré-exposition CEGIDD* : Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic